Guide Matériel : Choisir le flash de votre appareil photo reflex

Choisir un flash pour son appareil photo reflex

Difficile de photographier sans lumière. C’est notre matière première. Lorsque celle-ci nous fait défaut, nous n’avons pas d’autre choix que d’en ajouter. C’est là que l’utilisation du flash devient incontournable. Pourtant vous êtes nombreux à ne pas vouloir vous résoudre à l’utiliser. J’entend souvent que le flash écrase tout, qu’il offre des rendus jugés trop artificiels et casse la lumière.

Mais c’est aussi lui qui permet de déboucher un contrejour, d’ajouter une petite étincelle dans les yeux d’un modèle sans casser la douceur de la lumière de son visage et de photographier dans des conditions de lumières difficiles. Je reviendrai sur l’utilisation du flash prochainement car je travaille actuellement sur la prochaine formation photo en ligne sur la photographie au flash. Dans ce cours de photo nous allons aborder les critères de choix d’un flash afin de cerner les possibilités de l’outil.

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Le flash interne de l’appareil photo

Si le flash cobra est nécessaire, c’est que le flash interne de l’appareil photo s’avère souvent insuffisant. Sur certains modèles de boitiers reflex tel que le Canon 5D, le flash interne a même carrément été supprimé. Son absence n’est pas uniquement due à sa prétendue inutilité. En se passant de flash interne, le constructeur gagne aussi de la place pour mettre d’autres choses utiles à l’intérieur : le prisme du viseur par exemple.

Le flash interne est peu puissant. La puissance d’un flash est déterminée par son nombre guide (NG). Je reviendrai plus loin sur ce fameux nombre guide. De part sa faible puissance, l’éclair du flash intégré au boitier a une portée limitée. A titre indicatif, avec un objectif de base tel que le 18-55mm f/3,5-5,6, la portée d’un flash interne à 100 ISO est d’environ deux à trois mètres.

L’autre limite du flash interne est qu’il n’est pas orientable. Vous devrez ainsi vous contenter d’un éclairage direct. Cela aura pour effet de générer des ombres portées et d’exposer différemment le premier et le second plan. Enfin, la position du flash, dans l’axe de l’objectif, aura tendance à faire des yeux rouges. L’oeil rouge est dû au flash qui tape au fond de l’œil. Lorsque l’éclair de flash n’est plus dans l’axe de l’objectif, on ne voit plus l’impact du flash au fond de l’œil et il n’y a plus d’oeil rouge.

Le flash interne est-il vraiment utile ?

S’il est clairement insuffisant dans bien des cas, le flash interne n’est pas pour autant complètement inutile. Son usage n’est décevant que si l’on tente d’en faire une utilisation pour laquelle il n’est pas fait.

Avec le flash interne il est possible de déboucher un contrejour ou de ramener un peu de lumière dans les yeux d’un sujet. Vous pourrez aussi l’utiliser comme lumière principale en intérieur ou pour éclairer un sujet proche en extérieur. Mais dans tous les cas, il se limitera à une lumière directe et de faible puissance. Bref, le flash interne de votre appareil photo est un petit couteau Suisse bien pratique mais qui a ses limites.

Pour outrepasser ces limites, il vous faut un flash externe.

La photographie au flash

Les types de flashes externes

Je m’intéresserai ici aux flashes qui se branchent sur la griffe porte flash de votre appareil photo : flashes cobra et flashes annulaires. J’aurai l’occasion de vous parler plus longuement des flashes de studio et plus largement de la lumière de studio et de l’éclairage continue dans mes prochains cours de photo du mercredi en début d’année.

Si vous vous intéressez à l’éclairage de studio en lumière continue, je vous invite dores et déjà à lire les cours de photo suivants :

Flash cobra : jouez sur l’orientation de la lumière

Le flash dit « cobra » est ainsi nommé car il s’oriente à la manière de la tête du serpent éponyme. L’intérêt du flash orientable est de pouvoir utiliser la lumière du flash de manière indirecte. Concrètement, au lieu d’envoyer la lumière directement sur le sujet vous allez pouvoir braquer le flash au plafond pour obtenir une lumière plus douce et plus diffuse.

Un flash cobra doit pouvoir être orienté de droite à gauche et de haut en bas. Plus on monte en gamme, plus les possibilités de mouvements sont importantes. Personnellement j’aime bien pouvoir orienter mon flash vers le haut et vers l’arrière sans être limité. C’est un confort d’utilisation appréciable surtout pour les prises de vues en intérieur.

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Flash direct : l’éclair de flash forme un impact sur le verre des bouteilles et une ombre portée sur les branches du trépied.

 

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Flash indirect : les impacts sur le verre des bouteilles et l’ombre portée des branches du trépied ont disparu. Seuls restent les impacts de lumière des néons de la pièce. D’après mes tests, si vous vous sifflez les deux bouteilles de vin, la photo devient floue.

Le flash annulaire

Le flash annulaire, lui, n’est pas orientable. Il produit un éclairage circulaire, autour de l’objectif pour obtenir une lumière ronde. Ce type de flash est particulièrement adapté à la macro photographie. Il limite les ombres portées et donne un éclairage homogène à la manière des éclairages de studio obtenus avec un bol beauté.

Flash annulaire CanonFlash Manuel ou flash TTL ?

Manuel ou TTL, la question ne se pose plus trop aujourd’hui car les flashes sont désormais tous TTL avec la possibilité de débrayer en manuel. C’est quoi TTL ? TTL signifie Through The Lens. En français : A travers la lentille. Explications :

Sur un flash manuel vous devez ajuster la puissance manuellement en tenant compte de la sensibilité ISO utilisée, de la distance du sujet et de l’ouverture de diaphragme. Mais grâce à la mesure TTL, l’appareil contrôle la puissance de l’éclair de flash en mesurant la lumière renvoyée par le sujet. Lorsque l’appareil estime qu’il a suffisamment de lumière pour exposer la scène correctement, il coupe l’éclair de flash. Le tout bien sûr se passe en un éclair… de flash.

Vous l’aurez compris, le TTL est indispensable pour ne pas se faire des nœuds au cerveau avec des calculs savants à chaque photo. Mais la possibilité de débrayer en manuel pourra s’avérer utile lors de l’usage du flash pour des rendus créatifs ou pour créer un éclairage de type photo de studio avec des flashes cobra.

Quelle puissance pour votre flash externe?

La puissance d’un flash est déterminée par le nombre guide (NG). Pour avoir un aperçu de ce que cela représente il faut utiliser la formule suivante valable à 100 ISO où d est la distance et la valeur d’ouverture de diaphragme :

NG = d x f

Le nombre guide du flash interne d’un appareil photo d’entrée de gamme va de NG=9 à NG=13 (Exemples : NG=9 sur un Canon 1200D, NG=13 sur un Canon 700D, NG=13 sur un Nikon 3200D).

Un flash avec un NG=13 aura une portée de 2,32 mètres à f/5,6 à 100 ISO. Si vous montez la sensibilité ISO à 200 ISO, vous pourrez soit fermer d’une valeur d’ouverture de diaphragme soit multiplier la distance vous séparant du sujet par racine de 2 en conservant le même éclairement.

De là, vous pouvez estimer la puissance nécessaire selon le type de photos que vous souhaitez réaliser. Un flash cobra de milieu de gamme aura un NG d’environ 40 et un flash haut de gamme aura un NG d’environ 60.

Pour un usage amateur qui se résume aux événements familiaux, un flash de milieu de gamme sera suffisant. Pour une utilisation professionnelle ou si vous avez à éclairer des sujets éloignés ou que vous travaillez dans des lieux très volumineux tels que de grandes salles de réunion ou des salles de réceptions, il faudra envisager le haut de gamme. A titre d’exemple, chez Canon, le flash 600EX RT est donné pour une utilisation pouvant aller à 30 mètres.

Le temps de recyclage

Le temps de recyclage est le temps nécessaire au rechargement du flash. Plus il est long, plus vous devrez attendre longtemps que le flash se recharge entre deux photos. Plus il est court, mieux c’est.

Vitesse de synchro flash et synchro haute vitesse

La vitesse de synchro flash est la vitesse à laquelle le flash et l’appareil photo pourront fonctionner ensemble. Au-delà, la vitesse d’obturation sera plus rapide que l’éclair de flash et vous verrez apparaître le rideau de l’obturateur sur la photo.

La plupart des appareils photo ont une vitesse de synchro flash située entre 1/60° et 1/200° de seconde. Selon le type de sujets que vous photographiez et les vitesses d’obturation que vous souhaitez utiliser, vous pourrez soit vous en contenter, soit passer sur un modèle de flash photo disposant d’une synchro haute vitesse.

Les flashes qui disposent d’une synchro haute vitesse envoient non pas un éclair mais plusieurs mini-éclairs ultra-courts qui accompagnent le mouvement du rideau de l’obturateur pour éviter de voir apparaitre l’ombre du miroir, un voile noir qui cache une partie de l’image comme sur la photo ci-dessous. Je vous résume ici brièvement le phénomène que je détaillerai plus longuement dans formation photo en ligne sur la photographie au flash.

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Lorsque l’on dépasse la vitesse de synchro flash, le miroir est plus rapide que l’éclair de flash et l’on voit apparaitre l’ombre du miroir qui passe devant le capteur.

Le type de fixation

Les modèles de flashes récents disposent d’un système de fixation rapide. En plus d’être rapide, ce genre de fixation a l’avantage d’être stable. C’est un point positif à prendre en compte par rapport à un système d’attache à vis. Même si, techniquement, vis ou attache rapide, votre flash fera le même travail. Seul le confort d’utilisation en sera impacté.

Flash maître ou flash esclave ?

La notion de flash maitre et de flash esclave  est intéressante si vous souhaitez travailler en multiflashes. En multiflashes, le flash principal, nommé flash maitre va piloter les flashes secondaires, nommés flashes esclaves.

Certains flashes peuvent être utilisés uniquement en flash esclave. Ils ne peuvent donc pas être utilisés pour piloter d’autres flashes. Si vous souhaitez réaliser des prises de vues nécessitant plusieurs sources de lumière, telles que les prises de vues strobistes, il vous faudra au moins un flash avec la fonction flash maitre.

Les flashes peuvent communiquer entre eux soit en infrarouge soit avec des ondes radio. L’avantage des ondes radio c’est que les flashes n’ont pas besoin de se voir pour communiquer entre eux. Si un flash est derrière une élément du décor, l’onde radio passera quand même alors que l’infrarouge risque de ne pas arriver jusqu’au flash esclave.

J’ai les deux systèmes, infrarouge et radio, sur mes flashes de studio et j’ai une nette préférence pour le système radio. Mais si vous avez d’autres retours d’expérience sur le sujet, ou sur les autres points évoqués plus haut, je vous invite à nous les faire partager en laissant un commentaire.

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19 réflexions sur “Guide Matériel : Choisir le flash de votre appareil photo reflex”

  1. Chez de nombreuses marques, le flash du boitier permet de piloter des flashs cobra : cela n’est pas aussi performant qu’une commende radio mais permet une approche de la photo multi-flash avec un investissement financier accessible.

  2. Bonjour monsieur PALLÉ,
    Merci pour tous ces information sur le choix des flashs et sur les techniques. J’ai été très heureux de vous avoir rencontré vendredi au salon de la photo 2015.
    J’aurais bien aimé discuté avec vous mais il y avais une conférence auquel je devais assisté. En sommes, merci pour tout ce que vous faite. A très bientôt.
    Cordialement. Georges B.

  3. Bonjour Georges,
    J’ai été ravi de te rencontrer. A ma grande surprise, vous avez été nombreux à venir à ma rencontre. Moi qui pensais passer inaperçu 🙂 !
    lI serait peut être intéressant que j’envisage de profiter du salon pour que nous puissions à nouveau nous rencontrer pour échanger sur les sujets qui vous tiennent à coeur.
    Je vais plancher très sérieusement sur le sujet. En attendant n’hésite pas à me faire part de tes questions et réaction sur le site.
    A très bientôt,
    Jérôme.

  4. Bonjour, je travaille en immobilier et j’ai souvent à photographier l’intérieur des maisons, souvent mal éclaires. Nouveau dans le métier et dans la photographie, j’ai cruellement besoin de conseils. Je viens d’acheter un canon 1200d. Flash ou pas? Trépied? Comment on s’y prend pour photographier les pièces intérieures, souvent, comme j’ai dis, mal éclairées et pas grandes (souvent).

    Merci d’avance.

  5. Bonjour Slobodan,

    J’organise des formations sur 3 jours à Clermont-Fd pour les professionnels de l’immobilier une ou deux fois par an. La prochaine est mi-octobre :

    http://www.formation-photographe.net/formation-photographie-immobilier/

    Tu trouveras aussi pas mal d’articles et de vidéos qui peuvent t’aider sur le site :

    http://www.formation-photographe.net/5-conseils-pour-photographier-un-bien-immobilier/
    http://www.formation-photographe.net/5-astuces-pour-photographier-une-chambre-denfant/

    Jérôme

  6. Salut,
    J’ai un flash speedlite 220EX de canon. Ce n’est pas un cobra, donc il rentre dans quelle catégorie de flash ? Et aussi, du faite qu’il va éclairer mon sujet de face, est-ce je peux l’utiliser pour de la photo en studio (portrait) ?
    Merci.

  7. Ping : Comment choisir ses flashes de studio ?

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