Faire un story board en photographie – Exercice photo de Février 2022

Faire un story board en photographie – Exercice photo de Février 2022

Quand on construit une photo, on ne cherche pas juste à montrer quelque chose de beau. On cherche aussi souvent à s’exprimer et à raconter une histoire. La « narration » ou « story telling », ça n’est finalement pas un domaine réservé au cinéma. La photographie peut elle-aussi raconter des histoires. C’est ce que je te propose de voir aujourd’hui avec Julien Migeot, vidéaste et Youtubeur avec qui on va voir comment faire un story board en Photographie.

Chaque mercredi de février, nous verrons comment raconter une histoire. Tu peux poster tes photos de story telling dans le groupe Facebook, en commentaire du post épinglé en haut du groupe et j’apporterai un commentaire à tes photos chaque mercredi.

Au programme (chaque mercredi à 20h00 sur ma chaine Youtube) : 

  • Mercredi 02 Février 2022 : Faire un story board en photographie
  • Mercredi 08 Février 2022 : Améliorer ses cadrages avec les valeurs de plans 
  •  Mercredi 16 Février 2022 : Styliser le rendu d’un reportage avec Lightroom
  • Mercredi 23 Février 2022 : Restitution et critique constructives de vos photos en Live sur Youtube

Construire un reportage photo

Lorsque j’ai débuté en photojournalisme à l’époque de la photographie argentique, les magazines demandaient que les images soient réalisées en diapo, les fameuses «  Ektas  ». Les images étaient sélectionnées sur une table lumineuse puis rangées par planches de vingt  diapos dans des classeurs ou des dossiers suspendus. Je construisais donc naturellement mes reportages sur une base de vingt  photographies.

Ce classement n’a aujourd’hui plus lieu d’être. L’organisation et le classement des images est tout autre avec les logiciels d’archivage et de flux de production tels que Lightroom. Mais ce classement par tranche de vingt  photos est resté une base de travail. Je l’utilise toujours pour construire la trame de mes reportages.

Pour toi Julien, Quelle est la finalité d’un story board en vidéo et comment ça pourrait se traduire en photo ?

Le storyboard est bien sûr un exercice courant dans la production vidéo. En photo, la narration peut parfois se concentrer sur une seule image.

En vidéo, c’est assez différent. Traditionnellement, un film correspond à 24 photos en une seconde (ça correspond à la fréquence d’image). Mais durant cette seconde, la grande majorité des images ne sont là que pour traduire le mouvement et pas toujours l’histoire. Contrairement aux quelques images restantes. On peut donc simplifier chaque film en une liste de compostions de plans servant l’histoire et qui s’enchaînent : c’est cela qu’on appelle le storyboard.

Au cinéma, on l’utilise pour mettre en image la narration, préparer les l’enchaînement de plans, le placement de la caméra, parfois même le type de focale etc. C’est vraiment un outil essentiel dans la production.

D’ailleurs, aujourd’hui des photographe sous-titre certaines photos, ça rappelle souvent les codes des sous-titre de cinéma, pour ajouter une phrase, une réplique pour renforcer une narration déjà présente dans la composition de l’image. C’est aussi parfois des choses qu’on retrouve sur les réseaux sociaux comme Instagram.

D’une certaine sorte, le pendant au storyboard en photo pourrait être qqchose de très répandu il y a quelques années: « le romain photo ».

Trouver des idées pour raconter une histoire

Un photoreportage répond aux mêmes questions qu’un reportage de télévision ou de presse écrite. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent la règle des cinq  W  : «  Who, When, What, Where and Why  ». Ce qui se traduit par «  qui, quand, quoi, où et comment  ». Efforcez-vous de répondre à ces cinq  questions lorsque vous construisez votre prise de vue.

Où et Quand ? 

Commençons par le . Renseignez-vous sur le lieu où vous allez : comment vous y rendre ? Où stationner ? De quel espace disposerez-vous pour photographier ? Vous faut-il une autorisation ? 

La question du Quand concerne la lumière. Matin, soir ou après midi, l’éclairage sera différent et vous n’aurez pas besoin du même matériel. Éva- luez la durée de votre prise de vues et, surtout, informez-en ceux qui vous accompagnent ou que vous devez photographier. 

Renseignez-vous aussi sur l’agenda : une même route n’aura pas le même accès ni le même rendu pendant le passage de la caravane du Tour de France et le reste de l’année. 

Qui ou Quoi ? 

Le Qui ou le Quoi impliquent un dialogue en amont. Prenez le temps de vous intéresser à votre sujet et de vérifier la justesse de ce que vous pressentez. 

Pourquoi et comment ? 

Le Pourquoi est la raison de votre présence. Cela doit vous aider à déterminer l’angle que vous allez choisir ainsi que le Comment mettre en oeuvre votre prise de vues. 

Julien, est-ce que tu as une méthode pour trouver des éléments qui vont pouvoir constituer ton histoire ?

Le storyboard est bien sûr un exercice courant dans la production vidéo. En photo, la narration peut parfois se concentrer sur une seule image.

En vidéo, c’est assez différent. Traditionnellement, un film correspond à 24 photos en une seconde (ça correspond à la fréquence d’image). Mais durant cette seconde, la grande majorité des images ne sont là que pour traduire le mouvement et pas toujours l’histoire. Contrairement aux quelques images restantes. On peut donc simplifier chaque film en une liste de compostions de plans servant l’histoire et qui s’enchaînent : c’est cela qu’on appelle le storyboard.

Au cinéma, on l’utilise pour mettre en image la narration, préparer les l’enchaînement de plans, le placement de la caméra, parfois même le type de focale etc. C’est vraiment un outil essentiel dans la production.

D’ailleurs, aujourd’hui des photographe sous-titre certaines photos, ça rappelle souvent les codes des sous-titre de cinéma, pour ajouter une phrase, une réplique pour renforcer une narration déjà présente dans la composition de l’image. C’est aussi parfois des choses qu’on retrouve sur les réseaux sociaux comme Instagram.

D’une certaine sorte, le pendant au storyboard en photo pourrait être qqchose de très répandu il y a quelques années: « le romain photo ».

Trouver des idées pour la narration en photographie

Un photoreportage répond aux mêmes questions qu’un reportage de télévision ou de presse écrite. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent la règle des cinq  W  : «  Who, When, What, Where and Why  ». Ce qui se traduit par «  qui, quand, quoi, où,  comment et pourquoi ». Efforce-toi de répondre à ces cinq questions lorsque tu construis ta prise de vue.

Où et Quand ? 

Commençons par le . Renseigne-toi sur le lieu où tu va : comment t’y rendre ? Où stationner ? De quel espace tu disposeras pour photographier ? Ta faut-il une autorisation ? 

La question du Quand concerne la lumière. Matin, soir ou après midi, l’éclairage sera différent et tu n’auras pas besoin du même matériel. Évalue la durée de ta prise de vues et, surtout, informes-en ceux qui t’accompagnent ou que tu dois photographier.

Renseigne-toi aussi sur l’agenda : une même route n’aura pas le même accès ni le même rendu pendant le passage de la caravane du Tour de France et le reste de l’année.

Qui ou Quoi ? 

Le Qui ou le Quoi impliquent un dialogue en amont. Prends le temps de t’intéresser à ton sujet et de vérifier la justesse de ce que tu pressens. 

Pourquoi et comment ? 

Le Pourquoi est la raison de ta présence. ça doit t’aider à déterminer l’angle que tu vas choisir ainsi que le Comment mettre en oeuvre ta prise de vues.

Julien, est-ce que tu une méthode pour trouver des éléments qui vont pouvoir constituer ton histoire ?

La méthode des 5W est exactement celle qu’on utilise. En vidéo elle s’adapte à beaucoup de types de productions différentes. Par exemple, pour changer du cinéma on va prendre pour exemple une vidéo institutionnelle. Dans ce cas-là, on va en général commencer par le Who and What pour déterminer avec le client les messages à faire passer dans la vidéo.

Et ensuite cela va être le Why pour déterminer comment mettre en image ces messages.

Ces deux phases importantes sont toutes les deux faites en lien avec le client car c’est son histoire qu’il faut transmettre et non la notre. 

Je vais donc le guider, apporter des techniques de narrations qu’il ne connait pas forcément (type de plans, des mouvements de camera).

Une fois que c’est fait, je pars en repérage de lieu et je commence ma shot list, ma liste de plans à shooter. 

Et on enchaîne avec le storyboard comme dit avant. J’ajoute que le storyboard en plus d’un repère et d’un guide pendant le tournage c’est aussi quelques choses que je peux présenter au client en amont pour partager ma « vision ».

Une dernière chose, quelque chose d’important en vidéo mais je pense qu’on peut transposer aussi cela à la photo c’est le fait de nourrir son côté artistique. Je m’explique. En tant que vidéaste, je consomme beaucoup de films au cinéma, de séries TV, de documentaires. On peut alors découvrir des techniques nouvelles, de nouveaux points de vue qui peuvent nous intéresser. Peut-être que ça ne servira pas forcément tout de suite mais ça restera dans un coin de la tête et ça influencera peut-être de futurs shootings. Je pense que « nourrir la bête » peut-être un bon moyen de développer sa propre touche artistique. 

Choisir un angle

Ne cherche pas, tu ne pourras pas tout dire en une seule photo, ni même en un seul reportage ! Apprend plutôt à faire des choix en d’abordant ton sujet d’un point de vue spécifique. Tu donneras ainsi un relief particulier à ta prise de vues. C’est ça trouver un angle. La notion d’angle de ta photographie rejoins la notion d’angle de ta prise de vues. L’un est un point de vue visuel, l’autre est un point de vue intellectuel. On détaillera les valeurs de plans et leur utilisation dans la vidéo de la semaine prochaine. Mais lors du découpage du déroulé de l’histoire tu peux déjà partir sur la base suivante : 

  1. Plantez le décor (4  photos)  : plans larges (situe le lieu et le temps)
  2. Raconter une histoire (8  photos)  : plans moyens (décompose l’action)
  3. 3 – Apporter des précisions (4 photos)  : gros plans :
  4. 4 – Elargir le sujet  : portraits face camera ou abordez le sujet sous un autre angle

Je t’ai fait une petite grille en fichier PDF que tu peux utiliser pour construire ton reportage. Je le met en lien dans le groupe Facebook pour que tu puisses l’utiliser. L’exercice de la semaine va consister à remplir ce fichier pour créer ton story board et à le poster dans groupe Facebook.

Julien Est-ce que tu utilises un découpage spécifique ou tu remet tout à plat à chaque nouvelle réalisation ?

J’ai tendance à tout mettre à plat à chaque réalisation même si j’ai comme un Canvas dans ma tête suivant le type de projet. 

D’ailleurs en vidéo, pendant un tournage, on est pas toujours sûr que les plans qu’on a prévu vont « marcher ensemble » , c’est à dire qu’à l’étape de montage, les plans vont bien s’enchainer ou non suivant l’histoire. Une solution pour avoir une plus grande marge de manoeuvre est de VARIER les angles lors du tournage.

On ne peut pas toujours le faire pour des raison de planning, de contrâtes techniques mais c’est pourtant le meilleur conseil qu’on peut donner sur un tournage. Pour ça, on va capturer un plan sous 3 angles: un plan large, un plan moyen et un plan serré. Cela nous permettra une plus grande flexibilité en post-production. 

Et là on apporte un point très important en vidéo: la partie montage et post-production.

Car en vidéo, le story telling commence dés le début de la production mais au final c’est lors du montage qu’on va déterminer la version finale de notre histoire.

Il suffit de regarder du côté du cinema, on prend des classiques comme Apocalypse Now, Blade Runner ou plus récemment en cinema pop corn Justice League, les réalisateurs n’ont pas souvent le dernier mot sur le montage final d’un film. En effet, c’est le studio qui impose au final sa vision pour des raisons marketing ou autres. Du coup le montage final ne correspond pas forcément à l’histoire que le réalisateur voulait raconter et parfois on a plus tard des versions Director’s cut pour avoir sa vision à lui non altérée et généralement plus artistique.

Pour l’exemple de Blade Runner de Ridley Scott, la version director’s cut sortie 10 ans plus tard supprime entièrement la voie off qui est au passage un outil important de narration et se permet aussi d’avoir une fin alternative à l’original. L’histoire racontée est donc très différente alors que cette version utilise les mêmes plans tournés.

D’où l’importance de la post production dans le story telling en vidéo.

Références et bibliographie

Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous recommande le livre Le story telling en photographie de Finn Beales aux éditions Eyrolles

En ce qui concerne l’anticipation le positionnement et l’adaptation des réglages en prise de vues, je vous invite à suivre mon cours en ligne qui détaille ma méthode SPP-CMM pour apprendre à se placer au bon endroit au bon moment avec les bons réglages.

Si vous voulez plus d’astuces et de partage sur le tournage et le montage vidéo, je vous invite à vous abonner à sa chaine : Julien MIGEOT Spotlight Production et le site internet de Julien.

Julien est-ce que tu as d’autres références à nous proposer ?

Alors oui en effet j’en ai un tout d’abord, en anglais qui s’appelle Pixar Storytelling.

C’est un livre que sur lequel je suis tombé un peu par hasard et ça a été une vraie révélation en matière des différentes façons de raconter une histoire. En effet,  c’est un livre qui nous apprend des techniques de story telling en se basant sur quelque de choses de souvent connu de nous tous: des classiques Disney/Pixar. En vidéo, le film d’animation est intéressant car son champ des possibles pour raconter une histoire est illimité car il n’y a aucune contrainte technique et donc  on se doit nécessairement d’être le plus efficace possible dans nos plans etc. Sans compter que souvent il y une double lecture enfant/adulte. Donc c’est très interessant que sur un même plan on peut avoir deux niveaux de lecture.

Après il existe d’autres livres en français aussi mais je ne me permettrais pas de vous les conseiller car je ne les ai pas eu en ma possession.

D’un point de vue générale, sur la vidéo je peux vous conseiller l’excellent Manuel de Survie du vidéaste. C’est très bien fait, très ludique, ça apporte pas mal d’astuces et de clés pour comprendre la réalisation vidéo et notamment le story telling. 

Un grand merci à Julien pour tous tes conseils.

Voilà, maintenant c’est à toi de jouer ! Rempli ton story board et poste le dans le groupe Facebook. Partage cette vidéo avec tes amis et invite-les à participer à l’exercice.

Bonne semaine et bonnes photo !

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