Créer des images au-delà du cadre de votre photo
L’univers ne saurait entrer dans le cadre de votre appareil photo. Pas plus que ce que vous regardez. Mais alors comment les spectateurs peuvent-ils savoir que la ligne qu’ils voient dans l’image ne se fini pas avec le bord de l’image mais se poursuit bien au-delà du cadre ? Ils l’imaginent ! Notre imagination nous joue parfois des tours. A vous de vous jouer d’elle pour qu’elle donne à vos images, la tournure que bon vous semble.
Ce qui commence dans le cadre se poursuivre au-delà du cadre
Nous avons vu que les lignes pouvaient être réelles mais aussi imaginaires. Elles peuvent aussi être finies ou infinies. Cet énoncé, on pourrait croire à un théorème de mathématique. Rassurez-vous, il n’en est rien.
Imaginez, un pont ou un immeuble. Jusque là, c’est facile ! Si vous le photographier de loin, en entier, en montrant chacune de ses extrémités, vous lui donnez un début et une fin. Le spectateur voit où il commence et où il fini. Il n’a rien à imaginer. Mais si vous cadrez en laissant une partie incomplète, l’imagination du spectateur fera le reste. Ce qui commence dans le cadre, et qui ne se fini pas dans le cadre, se poursuit au-delà du cadre.


Repérez et utilisez les répétitions dans vos cadrages
En choisissant de ne pas terminer une ligne à l’intérieur du cadre vous aller pouvoir donner la sensation au spectateur de votre image que celle ci se poursuit plus loin, beaucoup plus loin, voire même l’infini. Ce qui fonctionne avec les lignes fonctionne aussi avec les figures qui se reproduisent à intervalles réguliers. Des plots sur un terrain de football, des pointillées sur une route, des clous plantés sur une planche… Tout ce qui crée une sorte de rythme régulier et qui se prolonge va laisser penser au spectateur que le rythme se poursuit au-delà du cadre. Nous avons vu que cela pouvait fonctionner avec des lignes, avec des figures se reproduisant à intervalles réguliers et cela fonctionne aussi avec des aplats de couleur.

Comment utiliser les prolongement des lignes dans la composition d’une image ?
Sur cette image, j’ai posé le pinceau sur le petit pot de vernis en veillant à bien imbiber le bout du pinceau afin de montrer que c’est avec ce pinceau que le vernis a doit être appliqué. Le manche du pinceau n’a pas besoin d’être montré en entier. On imagine bien qu’il n’est pas coupé au niveau du bord de l’image mais qu’il se poursuit au-delà du cadre.
Les deux planches posées l’une sur l’autre traversent le cadre. On imagine aussi facilement que ce sont de grandes planches qui se poursuivent. Pour autant cette image aurait pu être réalisée avec des bous de planches de seulement 20 ou 30 centimètres.
La couche de vernis commence dans le cadre mais ne s’arrête pas à l’intérieur du cadre. Le spectateur peut donc voir très clairement où le coup de pinceau commence au milieu du cadre. A lui d’imaginer où il se termine à droite au-delà du cadre.
Supprimer les points de repères pour donner de la hauteur
Ne pas montrer où se fini un rythme, que ce soit une ligne, une répétition ou un aplat, revient aussi à supprimer un point de repère. C’était le cas sur les premières images de l’Iron Building. à New York où l’image qui ne montre pas la base de l’immeuble laisse tout imaginer sur sa hauteur. C’est une astuce que l’on peut aussi utiliser en photographie sportive pour donner une impression de hauteur au sujet. Sur cette photo de saut en snowboard, je me suis couché dans la neige à côté de la bosse où sautait le snowboarder pour réaliser l’image en contreplongée. La planche n’a pas eu besoin de décoller qu’à quelques dizaines de centimètres du sol. Pourtant, l’absence de point de repère sur la hauteur donne la sensation que le ciel se prolonge tout autour du personnage. Et donc qu’il est en plein vol. Mais à quelle hauteur ?
[sc:cadrage]
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Très bon tuto merci
Merci JM 🙂
Toujours des tas de conseils pour progresser
Quelques astuces toujours intéressantes à appliquer. Merci Jérôme