Pour éviter les flous de bouger sur vos photos, il est de coutume de suivre la “règle de l’inverse de la focale”. Il s’agit d’une astuce mnémotechnique qui donne un ordre de grandeur de la vitesse d’obturation minimale à utiliser pour vos photos soient nettes.
J’ai notamment évoqué ce sujet la semaine dernière dans la vidéo où je répondais à la question de Nelly sur l’incidence du changement d’objectif sur les réglages de l’appareil photo. Ici, je reviens sur un commentaire de Paul Position posté sur la chaine Youtube e qui apportait très justement des précisions sur la règle de l’inverse de la focale.
Une vitesse d’obturation trop basse peut en effet entrainer des flous de bouger. Les flous de bouger sont dus au mouvement de l’appareil photo lorsque vous prenez la photo.
Si vous avez besoin de précisions sur les réglages de base en photographie, commencez par suivre la série de vidéos suivantes.
Explication de la règle de l’inverse de la focale
L’idée est de photographier en utilisant une vitesse d’obturation suffisamment rapide pour limiter les tremblement lors du déclenchement. Ces tremblements pouvant être la cause de flous de bougé.
Or plus on utilise une longue focale, plus les tremblements du photographe et les mouvements de l’appareil photo vont être amplifiés. Pour que la photo soit nette il suffit donc soit d’immobiliser l’appareil à l’aide d’un trépied photo, soit d’utiliser un temps de pose assez rapide pour que le flou de bouger ne soit plus perceptible. La règle dite de l’inverse de la focale relève de cette seconde option.
La règle de l’inverse de la focale indique que le temps de pose minimal pour éviter le flou de bouger doit être inversement proportionnel à la longueur focale de l’objectif.
Vitesse mini = 1 / longueur focale
Exemple : Vitesse mini avec un objectif de 200mm = 1/200s
Relativiser la règle
Dans son commentaire, Paul précise que la longueur focale effective est liée à la taille du capteur. Cela a une incidence sur la longueur focale qu’il faut répercuter sur la vitesse d’obturation.
En effet, la longueur focale d’un objectif s’entend pour un appareil photo avec un capteur plein format dit “Full frame”. Mais les appareils photo reflex et hybride d’entrée de gamme ont souvent un capteur plus petit. On parle de capteurs photo numériques APS-C.
Le capteur numérique étant plus petit, cela entraine un agrandissement de l’image. C’est ce que Paul appelle le facteur de “crop” (de recadrage) dans son commentaire.
Selon les marques le facteur de grossissement sera d’environ x1,5 (pour Canon) ou x1,6 (notamment pour Nikon). Aussi, l’objectif est monté sur un appareil disposant d’un capteur APS-C la règle de l’inverse de la focale devra tenir compte du facteur de grossissement du capteur.
Vitesse mini = 1 /( longueur focale x facteur de grossissement)
Exemple : Vitesse mini avec un objectif de 200mm avec un capteur APS-C Canon = 1/(200×1,5) = 1/300s
Cela devrait donc obliger à faire un rapide calcul à chaque fois que l’on envisage de faire référence à cette règle avec un capteur APS-C.
Mais on peut aussi relativiser une seconde fois.
La plupart des objectifs photo disposent désormais d’un système de stabilisation optique permettant de gagner une voire deux vitesses sans risquer de flous de bouger. Du coup, corriger la formule de la règle de la focale lors de l’utilisation d’un petit capteur photo numérique devient moins nécessaire.
Contre-exemple de l’utilisation de l’inverse de la focale
La finalité de la règle de l’inverse de la focale est de limiter les flous de bouger. Mais, sur certaines images, il peut être intéressant non pas de supprimer les flous mais de les conserver ou de doser le flous de bouger afin d’obtenir un effet de mouvement.
C’est notamment le cas lorsque l’on souhaite réaliser un fond filé.
Ping : Photographier les lumières de Noël en vitesse lente