Shooting photo de Pro Fight : du MMA en armure médiévale

A la Halle aux Grains d’Issoire résonne au rythme du métal et des cris de combat. Nous assistons à un événement hors du commun : un tournoi de Pro Fight en béhourd, une discipline mêlant arts martiaux et tradition médiévale.

Qu’est-ce que le Pro Fight en béhourd ?

Imaginez du MMA, mais en armure. Tous les combattants sont équipés d’armures en acier inspirées des modèles historiques datés du XIVe au XVIe siècle. À cela s’ajoutent des armes d’époque — fauchons, masses, haches — pour des affrontements spectaculaires et intenses.

Le règlement s’inspire du MMA moderne : coups d’armes, coups de poings, de pieds, de bouclier, voire de tête — tout (ou presque) est permis. L’objectif ? Marquer un maximum de points… et, idéalement, mettre son adversaire au sol pour le dominer durant 30 secondes.

Un sport exigeant et sécurisé

Le Pro Fight est aussi impressionnant que dangereux. C’est pourquoi l’équipement est complet : casque, gantelets, plastron… sans oublier le gambison, cette couche textile matelassée portée sous l’armure pour amortir les impacts.

Les arbitres, eux, ne portent pas d’armure. Pour intervenir sans danger, ils utilisent un drapeau jaune, bien visible, pour signaler un arrêt de combat. Un dispositif nécessaire, car sous un casque d’acier, dans la frénésie du combat, les ordres verbaux sont difficilement audibles.

Une rencontre entre passionnés de photo

Sur le bord de l’arène, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Xavier Quentien, photographe spécialisé dans les sports de combat médiéval. Nos discussions techniques ont mis en lumière les défis uniques de ce type de prise de vue.

“Je suis monté en ISO 6400 comme tu m’as conseillé,” comme me l’a recommandé Xavier. “Je suis en mode manuel : 70-200 mm à f/2.8, autour du 1/1000s. L’éclairage est relativement stable, donc j’ajuste parfois légèrement la vitesse ou l’ouverture, mais je reste globalement constant.”

Nous avons aussi évoqué nos objectifs respectifs :

  • Xavier travaille avec un 80-400 mm, ouverture minimale f/5.6 à fond de zoom.
  • Moi, avec un 70-200 mm, je peux me permettre un f/2.8, plus lumineux.

L’un des points essentiels en photo de Pro Fight : la vitesse d’obturation. Les combats sont ultra-rapides, chaque mouvement se joue à la milliseconde. Un bon réglage est crucial pour figer l’action, tout en gérant une profondeur de champ souvent très réduite.

Deux écoles de photographie

Xavier, fidèle à ses 30 ans d’expérience, adopte une approche classique :

“Je préfère attendre le bon moment plutôt que de faire de la rafale. Je ne veux pas passer des heures derrière l’ordinateur à trier 20 000 photos. Sur un tournoi, je monte à 3 000, 4 000 clichés maximum.”

Une philosophie que je partage : la patience, la précision, et une connaissance intime du sport permettent souvent de capter la bonne image, au bon instant.

L’appel du combat

Pour conclure cette journée, Guillaume Andrieux, combattant et ambassadeur du béhourd, lance une invitation :

“Rejoignez-nous ! Enfilez l’armure, venez combattre ! Le Pro Fight, c’est pour les vétérans, mais il existe aussi des disciplines plus accessibles : duel à l’épée-bouclier, à l’épée longue… Sans mise au sol, juste de l’escrime médiévale. C’est une façon géniale de vivre son rêve de chevalier — même adulte !”


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