En reportage, on a beau être super équipé et paré à toute éventualité, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Mais vous allez voir qu’il faut parfois peu de choses pour s’en sortir… Je vous propose de faire un arrêt sur image dans le désert marocain.
Cette image a été prise début 2017 dans les Dunes de Chegaga. C’est l’un des ergs les plus étendus au Maroc. On est aux portes du Sahara et on y accède uniquement en 4×4 ou à dos de chameau. J’étais parti en reportage pour couvrir l’entrainement des équipages Experts du Rallye des Gazelles. Je suivais l’équipage 420. Delphne Bichoffe, Pilote et Christine Hunka, la navigatrice.
Et comme l’aventure ça s’organise, je suis parti avec tout mon matériel photo avec moi en bagage à main et mes deux trépieds avec mes affaires perso en soute. J’avais tout bien organisé. Et malgré ça, je me suis quand même retrouvé un manche à balai à la main en plein désert.
Comment s’en sortir (sans trépied) en plein désert
Alors ce n’est pas moi qui ai pris cette photo puisqu’on me voit dessus en train de réaliser une interview. En fait, l’avion qui nous a amené jusqu’au Maroc partait de Paris mais il y avait une correspondance. Ce n’était pas un vol direct. Et qui dit correspondance dit transfert des bagages. Et vous l’aurez compris mes bagages se sont perdus. Pendant 3 jours : pas de bagages, donc pas d’affaires perso, pas de vêtements, et surtout pas de trépied. Pour faire une interview, j’aime autant avoir une image stable.
Paradoxalement, même si Le Sahara est un endroit plutôt photogénique, plus en s’en rapproche… plus les boutiques photo se font rares. Du coup je me suis rabattu sur une boutique qui proposait à peu près tout pour survivre sous en soleil de plomb mais rien qui ressemble à un trépied. Et là entre une boite de vaseline à la rose et un tube de dentifrice, je tombe sur… un monopode.
Bon en fait c’était plutôt un manche à balai. Mais je savais très précisément ce que je pouvais en faire. Je vous laisse imaginer la tête du type qui m’a vendu le précieux ustensile. Vendre un balai dans un désert de sable c’est à peu près aussi fort que de vendre un réfrigérateur au pole nord.
Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à filmer les interview dans les dunes en fixant un appareil photo sur un manche à balai.
Rien n’est jamais perdu
On a bien rigolé et j’en ai tiré deux conclusions. D’abord que même si en photo on court souvent après le matériel, la bidouille reste un principe de base pour tout photographe. Et le ridicule ne tue pas. Ensuite, je me suis rendu compte que 80% de mes affaires perso contenues dans ma valise étaient parfaitement inutiles. Mais ça, je vous parlerai une prochaine fois.