Conseils pour réaliser des photos aériennes
On ne fait pas des photos aériennes tous les jours mais un séjour à New York sans un survol de la statue de la Liberté, un petit tour, rapide, au Pérou sans une vue aérienne des lignes de Nasca, ça ne se refuse pas (sauf si on est banquier). Et ça ne s’improvise pas non plus (même si on est banquier) !
Travailler c’est trop dur et voler c’est trop beau !
Quel que soit votre mode de transport, votre priorité ne sera pas la photographie mais la sécurité. Statistiquement, un photographe vivant et en un seul morceau réussi mieux ses images qu’un photographe réparti en plusieurs morceaux sur plusieurs kilomètres. Le seul avantage du photographe mort est d’avoir à coup sûr sa photo dans le journal, même en étant un mauvais photographe. Je vous laisse faire la balance cout/avantage mais je vous recommande tout de même d’opter pour l’option “Vivant et en bonne santé”.
Vous veillerez donc à choisir un pilote qualifié, expérimenté et sachant respecter la réglementation en matière de sécurité. Pour les lignes de Nasca au Pérou, je vous recommande Tao, Esteban ou Zia, tous trois experts en pilotage de Grand Condor :
Avion, hélicoptère ou ULM : Que choisir pour vos photographies aérienne ?
L’avion a l’avantage d’être un moyen de transport assez répandu. Les aéroclubs proposent des vols pour des prix raisonnables aux environ de 150€ de l’heure. Il faut veiller à bien prendre un appareil avec les ailes au-dessus de la cabine sinon vous aurez les ailes de l’avion sur toutes vos photos. Assurez vous auprès du pilote que vous pourrez ouvrir la fenêtre pendant le vol pour pouvoir passer l’objectif de l’appareil photo. Le simarres prises à travers une votre sont souvent ternes et pleines de reflets. Aussi, si vous ne pouvez pas ouvrir la vitre, pensez à bien sourire durant la prise de vues car on verra certainement votre reflet sur les images.
L’avion a un inconvénient c’est qu’il vole vite, haut et il n’est pas aussi maniable qu’un hélicoptère. Il vous faudra donc faire de grands cercles au-dessus du lieu que vous souhaitez photographier. Plutôt que de vouloir couvrir une grande zone géographique pour en voir le plus possible, concentrer vous sur deux ou trois points maximum afin d’avoir le temps de faire plusieurs passages.
L’heure de vol en hélicoptère est plus chère mais c’est l’idéal au niveau du confort de prise de vues. Vous vous déplacer rapidement et directement sur les lieux, vous pouvez faire du vol stationnaire et tourner sur place pour choisir vos angles.
L’ULM est certainement le moyen le plus économique et aussi le plus spectaculaire mais personnellement, je trouve aussi que c’est le moins confortable pour la prise de vues. Encore plus que pour l’avion et le l’hélicoptère le choix du pilote devra être bien raisonné.
Je n’ai pas évoqué les nouveaux modes de prise de vues aérienne que sont les drones et le paramoteur. Ce sera l’occasion d’un autre cours de photo.
Quels réglages utiliser pour réussir vos prises de vues aériennes
Avant le départ, expliquez bien au pilote quelles sont les images que vous souhaitez réaliser. Voyez avec lui ce qui est techniquement possible et ce qui ne l’est pas. Prenez le temps de regarder la carte avec le pilote en l’orientant par rapport au soleil (la carte, pas le pilote) afin d’éviter ou de jouer avec les contrejours.
Utilisez le mode d’exposition priorité ouverture (Mode A ou Av). En mode priorité ouverture, si vous calez votre diaphragme à f:5,6 et que vous montez un peu en ISO (400 ISO voire 800 ISO si nécessaire) l’appareil proposera automatiquement la vitesse la plus élevée possible. Essayez de rester au-dessus du 1/500° de seconde.
Base de réglages : 400 ISO, Mode priorité ouverture F:5,6.
Augmentez la sensibilité à 800 ISOsi la vitesse est inférieure au 1/500° de seconde.
Quel matériel photo pour une prise de vues aérienne
Vous aurez principalement deux questions à vous poser : quelle focale utiliser et quelle vitesse minimum sera nécessaire pour éviter les flous de bouger dus aux vibrations de l’appareil.
Choisissez votre objectif selon la distance qui vous séparera du sujet et le type de vues que vous souhaitez. Vous n’aurez pas nécessairement besoin d’une grande ouverture. Etant donné qu’il est souvent difficile de changer d’objectif en vol, préférez un zoom à une focale fixe : un zoom 28-135mm ou équivalent devrait faire l’affaire. Montez dans les focales (200 ou 300mm) si vous souhaitez pouvoir zoomer sur des points de détail du paysage.
Si vous êtes à l’aise, utilisez un polariseur pour atténuer la brume à l’horizon. Il ne vous sera pas très utile pour enlever les reflets de la vitre. Si le pilote vous y autorise, ouvrez la fenêtre c’est plus simple.
Le pare soleil est lui aussi utile pour éviter les reflets internes à l’objectif et ramener un peu de contraste. Veillez à le scotcher soigneusement à l’objectif avec du gaffer avant le départ pour éviter qu’il se détache.
[sc:Techniques]
Cet article a été écrit en pensant très fort à Laurent qui va bientôt faire un beau voyage et qui devrait survoler une des plus belles villes du monde pour les photographes. Je compte sur lui pour nous ramener quelques images.
Merci Jérôme !!!
Promis je ramène de belles photos et non pas Ebola dans mes valises… LOL
Ben non t’es en vacances, tu vas pas bosser en plus 🙂
Bonjour ,
Pour être à 1/500° de seconde minimum, pourquoi ne pas être en mode priorité Vitesse plutôt Priorité ouverture ?
Très bonne question ! J’espérait que vous la posiez ! 🙂
Il s’agit-là de jouer avec le triangle d’exposition.
Si vous utilisez la priorité vitesse et que vous choisissez 1/500° de seconde. Votre appareil mesurera la lumière, il restera au 1/500° de seconde comme vous le lui avez demandé et ajustera le diaphragme.
– S’il a suffisamment de lumière il fermera le diaphragme mais la vitesse restera de 1/500° de seconde
– S’il manque de lumière, il ouvrira le diaphragme (au risque de ne pas avoir une ouverture suffisante et d’être sous-exposé). Vous pourrez bien évidemment changer la sensibilité ISO mais il vous faudra aussi changer la vitesse et prendre à nouveau le risque de ne pas avoir une ouverture suffisante et d’être à nouveau sous-exposé.
Dans tous les cas, vous n’aurez pas la vitesse maxi, mais 1/500° de seconde puisque c’est ce que vous avez demandé à votre appareil.
Prenons maintenant le problème à l’envers :
Nous ne voulons pas avoir une vitesse de 1/500° de seconde. Nous voulons la vitesse la plus rapide possible. Le minimum acceptable pour cette prise de vues sera pour nous de 1/500° de seconde.
En utilisant la priorité ouverture et en choisissant un diaphragme relativement ouvert (f/5,6), l’appareil mesurera la lumière et ajustera la vitesse. A diaphragme constant, si vous montez en ISO, la vitesse sera automatiquement augmentée.
– S’il a suffisamment de lumière, l’appareil augmentera la vitesse et vous diminuerez d’autant les risques de flous de mouvement.
– S’il manque de lumière, l’appareil diminuera la vitesse d’obturation et vous n’aurez qu’à monter la sensibilité ISO.
Conclusion :
– Si vous voulez réaliser une photo à une vitesse précise (ex: 1/500° de seconde) : utilisez le mode priorité vitesse (S en Nikon, ou Tv pour Canon)
– Si vous voulez réaliser une photo avec une vitesse la plus rapide possible : utilisez le mode priorité ouverture (A en Nikon, ou Av pour Canon), ouvrez le diaphragme au maximum et votre appareil ajustera la vitesse la plus rapide possible pour chaque mesure de lumière.
– Dans tous les cas vous devrez veiller à mesurer correctement la lumière et surveiller vos réglages afin qu’ils correspondent bien à vos besoins.
Et voilou !
Merci pour votre réponse ! Simple et efficace
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Merci Jérôme
je lis et relis ces conseils car la semaine prochaine je pars pour une heure de vol au dessus de mon lagon calédonien en hydravion. Je suis hyper stressée car je n’ai jamais réalisé ce genre de photos! Je vais suivre tes conseils et tenter d’être à la hauteur. Le pilote, Zeus (il est grec et a choisi un nom exceptionnel!!) me dit qu’il est possible en vol de changer d’objectif pour prendre les animaux aquatiques! Bon on verra….
Bonjour Annie,
De quel matériel disposerez-vous pour la prise de vues ?
Jérôme.
Nikon D 7100 objectif Nikon VR 18/105 filtre polarisant
et je serai à l’air libre ULM paramoteur bi place
http://verticallagon.blog4ever.com/photos/le-materiel
Merci Jerome j’ai trouvé intéressant vos conseils en tant que photographe aérien au RCA ça peut me permettre de s’améliorer en attendant d’avoir un bon appareil
Bonsoir Jérôme,
Je prends bien note de tes conseils pour réaliser des photos aériennes car je flippe de louper mes photos lors de mon vol en autogire (comme un ulm, hélico playmobil costaud !!!) au-dessus de la chaîne des puys (dans le 63) samedi après-midi !!! J’aurai le 15-85 mm sur le 60D (le tout en Canon). Je trouve que la profondeur de champ est toujours très courte. Je ne sais certainement pas suffisamment l’utiliser mais il est difficile à dompter… Je me demandais aussi si cet objectif fonctionnait comme le 18-55 basique de Canon. Je ne me souviens pas avoir eu autant de difficultés à trouver mes repères sur la pdc.
Merci de tes lumières !!!
Bonjour Aurélie,
En partant sur la base de réglages suivante ça devrait le faire : 400 ISO, Mode priorité ouverture f/5,6.
Pense bien à scotcher ton pare soleil si tu en as un et à bien enrouler la bride de ton appareil autour de ton poignet.
Prend le temps de bien cadrer et SURTOUT : Brief le pilote avant le départ. Explique-lui ce que tu veux faire. Si le but est de faire des photos, il ne faut pas forcement chercher à faire toute la chaine des Puys mais plutôt se concentrer sur un ou deux points de vues à photographie. Prend le temps de passer et de repasser sous le bon angle pour avoir LA bonne photo. Il vaut mieux 2 photos de bonnes que 100 photos pas terribles 🙂
Et n’oublie pas de me montrer le résultat 😉
Bises
Jérôme.
Ok oui merci !! Disons que la découverte des puys vus du ciel m’attire beaucoup aussi !! je vais me faire une petite fiche que je tâcherai de ne pas perdre … J’ai déjà prévenu le pilote de mon double objectif : voyage et photos en souvenir … je croise les doigts !!! j’ai peur que la vitesse de pdv soit trop lente, comme ca m’était arrivée une fois, mais bon … Avec tes conseils, ca va le faire !! Merci de ta réponse rapide ! A bientôt pour de belles surprises j’espère !!
Un petit message pour dire que mon vol est reporté. Le pilote s’est coincé le dos. La décision est sage. Je pense que je volerai au printemps en espérant que les arbres auront eu le temps de se refaire une santé.
Tiens moi au courant Aurélie 🙂
Merci pour les précieux conseils. J’ai la chance de faire de la photo aérienne assez souvent pour le plaisir et aussi pour préparer des Rallyes aériens.
Fin Septembre, j’ai la chance de faire partie d’un équipage du Raid Latécoère Aéropostale sur les traces de nos pionniers de l’Aéropostale. Nous allons survoler le désert, ce qui va changer de nos vertes vallées. Je me suis équipée d’un objectif 18-200 et d’un filtre polarisant ainsi que d’un pare soleil. J’ai vraiment à cœur de réussir ce reportage photo.
@Chassard : ça va être un chouette reportage !
Le polariseur et le pare-soleil sont de circonstance en effet.
Attention à bien pouvoir manipule le pola quand le pare-soleil est monté et si vous photographiez en ouvrant la fenêtre de l’avion, veillez à bien scotcher le pare-soleil sur l’objectif pour qu’il ne se décroche pas.
Il faudra nous montrer ça sur le groupe Facebook 😎 : https://www.facebook.com/groups/ClubPhotoCreatif/
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